Le public d'opéra, entre mondanité et mélomanie

Qui fréquentait les salles d’opéra au XIXe siècle ? Comment se comportait-on dans les théâtres lyriques ? Et de quelle manière écoutait-on la musique ? Pour répondre à ces questions, il faut rassembler des sources diverses – récits, témoignages, critiques, documents iconographiques, partitions elles-mêmes – afin de dresser une cartographie sociale et esthétique des auditeurs d’opéra. Et puisque le spectacle lyrique est alors tout à la fois le cœur battant de la vie mondaine et l’expression la plus aboutie de la mélomanie, on suivra, par exemple, la distraction désinvolte du jeune comte Apponyi, très bavard dans les spectacles de Paris comme de Londres, les stratégies du fameux Auguste, le chef de la claque à l’Opéra, ou encore l’étonnement des premiers festivaliers de Bayreuth face à l’attitude quasi religieuse des auditeurs qui s’y pressent. On cernera alors les contours d’une écoute collective, dont on montrera qu’elle est alors conditionnée par le rituel social, qu’elle repose sur une interaction variable entre la vue et l’ouïe, et qu’elle tend à évoluer progressivement au cours du siècle.

 

Philharmonie de Paris

×