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L'abc de l'opéra dans la première moitié du XXe siècle

Jusqu’au XIXe siècle, rares étaient les compositeurs qui s’étaient tenus à l’écart du genre lyrique, tant l’opéra consacrait alors les carrières. Or la première moitié du XXe siècle marque un reflux. Richard Strauss, en Allemagne, ou Leoš Janáček, en Tchécoslovaquie, sont parmi les seuls à mener de véritables carrières lyriques. Le roi des genres musicaux serait-il déchu ? Cette conférence introductive tentera d’éclairer les raisons de cette « crise de l’opéra ». Cette époque ne cessa en effet de déclarer mort ou d’enterrer le genre pour des raisons tantôt esthétiques (l’expression lyrique fut mise à mal par les avant-gardes), sociales (l’opéra fut condamné par son caractère éminemment aristocratique et bourgeois), ou politique (il fut suspecté d’être intrinsèquement nationaliste, voire compatible avec les régimes totalitaires qui le récupérèrent). Et pourtant, de Pelléas et Mélisande (Debussy) à Capriccio (Strauss) et de Wozzeck (Berg) à Jenufa (Janáček), cette période connut l’éclosion d’un formidable répertoire. On s’emploiera donc à cartographier la création lyrique de ce demi-siècle, une période marquée par de fortes mutations idéologiques, technologiques et esthétiques.

Philharmonie de Paris

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