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La Juive de Halévy

HalevyToute nouvelle production de La Juive constitue un événement, tant cet opéra est devenu rare à la scène : celle d’Olivier Py pour l'Opéra de Lyon – du 16 mars au 3 avril prochain – ne fait pas exception. La partition de Fromental Halévy (1799-1862) fut pourtant l’un des plus grands succès du XIXe siècle, tant en France qu’à l’étranger, et le rôle du Juif Eléazar fut l’un des chevaux de bataille des plus grands ténors comme Enrico Caruso.

Cette conférence visera à présenter La Juive en la resituant dans son contexte de création. Représentée en 1835 à l'Académie royale de Musique, cette partition majeure du romantisme français incarne en effet le renouveau scénique de l'Opéra de Paris après la chute de la Restauration ; elle consacre l'essor d'un genre – le « grand opéra » – caractérisé par son goût pour les grandes fresques historiques, les intrigues romanesques et mélodramatiques, les décors éblouissants de réalisme, les grandes pages chorales et chorégraphiques, la synthèse vocale entre le chant italien et la déclamation française.

La Juive s'inscrit également dans le contexte politique de la Monarchie de Juillet, d'essence libérale, qui cherche à rompre avec l’image trop aristocratique de l’Opéra tout en continuant à contrôler l’image qu’il renvoie, et qui promeut surtout de façon nouvelle la représentation de la violence politique et des fanatismes religieux, à des fins idéologiques d'apaisement social. Fondée sur les tensions entre confessions et exhibant les ravages de l’intolérance, elle garde par là même une portée très actuelle.

Mozarteum de France 39 bis rue de Marseille, Lyon